KWAHULE Koffi


Côte d'Ivoire Origine de la bourse : Centre national du Livre

Auteur, metteur en scène, comédien.

Koffi Kwahulé est né en mai 1956 à Abengourou (Côte-d’Ivoire) et vit maintenant à Paris.
Formé à l’Institut National des Arts d’Abidjan, il entre ensuite, en 1979, à l’école Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre de Paris (rue Blanche) où il reçoit le premier prix de Comédie moderne, tout en poursuivant des études à Institut d’Etudes théâtrales et cinématographiques de la Sorbonne Nouvelle (Paris III ) où il obtient un Doctorat d’Etudes théâtrales un DEA d’Etudes théâtrales et cinématographiques.

"De Cette vieille magie noire (1993) aux plus récents Jaz (1998), P’tite-Souillure, Big Shoot et Misterioso-119 le théâtre de Koffi Kwahulé est travaillé par le jazz. Et ce rapport au jazz dépasse largement la simple thématique ; il habite son écriture de l’intérieur et structure la poétique de son théâtre, comme la musicalité de la langue. Son écriture s’inscrit en réaction aux canons traditionnels et se nourrit d’éléments aussi divers qu’hétérogènes, se déplaçant constamment d’un continent à un autre, traversée par l’oralité, pour aboutir à une somme de cultures". (Africultures)

Il est l’auteur d’une trentaine de pièces, créés sur de nombreuses scènes du monde, la plupart traduites en anglo-américain, allemand, bulgare, anglais, néerlandais, italien, flamand, tchèque, grecque, slovaque, et éditées aux éditions Lansman, Actes Sud-Papiers, Acoria, Théâtrales.

En 2006, il publie son premier roman Babyface, éditions Gallimard pour lequel il reçoit le Grand Prix Ahmadou Kourouma 2006 et le Grand Prix Ivoirien des Lettres 2006.

Depuis janvier 2016, il est auteur associé au CDN de Montluçon dirigé par Carole Thibaut.

En 2017, il a reçu le Grand Prix de Littérature dramatique avec L’Odeur des arbres.

Koffi Kwahulé, lauréat du Grand Prix de Littérature dramatique 2017 pour "L'Odeur des arbres", Ed. Théâtrales from ARTCENA on Vimeo.

Abidjan-Paris : portrait de Koffi Kwahulé
Enfermés dans toutes sortes de lieux, souvent captifs d’une conscience trop étroite, les personnages qui parcourent ses livres ont toujours l’air d’osciller, à l’image de ceux que pourra découvrir le public du festival Nouvelles Zébrures, dans le Limousin, où seront lus des textes de l’auteur, entre parcours christique et descente aux enfers.
Article d’Anaïs Heluin paru dans Témoignage Chrétien, mars 2011.

Mise à jour novembre 2017
photo Patrick Fabre, 2007

Créations de l'auteur

Romans et nouvelles

Nouvel an chinois, roman, éditions Zulma, mars 2015
Monsieur Ki, roman, éditions Gallimard, collection "Continents Noirs", 2010.
Babyface, éditions Gallimard, Continents Noirs, 2006. Prix Ahmadou Kourama 2006 décerné par Salon international du livre et de la presse de Genève.
Elsa Cohen, 2007, nouvelle, in Afrique(s), publiée dans "Librairies du Sud", Marseille 2007.
Western, nouvelle, Revue "Le Paresseux", 2003.
Veillée d’armes, nouvelle, in Babel heureuse, Editions L’Esprit des Péninsules, Paris, 2002.
La Jeune fille au gousset, nouvelle, in Africultures n° 10, 1998.

Théâtre

L’Odeur des arbres et autres pièces
Un doux murmure de silence et Le Jour où Ti’zac enjamba la peur. Editions Théâtrales 2016.
Trois pièces aux distributions modulables unies par la perte d’un père ou d’un fils, mais également par la langue charnelle empreinte d’une grande virtuosité et d’une précision romanesque, révélatrice, une nouvelle fois, du théâtre de Koffi Kwahulé.
L’Odeur des arbres a été mise en scène par Isabelle Pousseur, création Les Récréâtrales, Ouagadougou 2014 et a reçu le Grand Prix de Littérature dramatique en 2017.

Nema. Lento cantabile semplice
Editions Théâtrales, 2011.
Marie est la mère de Benjamin, l’époux d’Idalie, une femme en pleine ascension sociale, ce qui ne plaît pas à Marie. Elle préfèrerait voir son fils plus ambitieux, moins amoureux, moins soumis à sa femme ; elle préfèrerait même le voir marié à une autre qui serait plus domestique ou servile. Idalie a à son service, Taos, une célibataire, secrétaire experte en petites annonces à qui Benjamin offrirait bien des fleurs s’il n’en offrait déjà à sa femme ; des fleurs qu’il achète chez Nicolas, le mari de Nema qu’Idalie vient d’engager comme domestique. Nema… le visage marqué, murée dans ses silences.
Les six personnages forment comme une famille, tous liés, presque aliénés les uns aux autres, tous en proie à des fantasmes, tous rêvant d’un bonheur qu’aucun bouquet, aucune fleur ne peut apporter. Et Nema … ? Et Nema est depuis longtemps déjà au-delà ou ailleurs. Au-delà des violences, par-delà les souffrances, elle vogue lentement comme une chanson simple … Lento Cantabile Semplice. Perversion, harcèlement, domination. Aucun milieu social n’échappe à la violence faite aux femmes. Dans cette pièce, une relation mortifère règne au sein de deux couples et les attache jusqu’à la tragédie finale.

Koffi Kwahulé écrit avec Nema un mythe d’aujourd’hui servi par une langue puissante, inspirée du profond et saisissant troisième mouvement de la Symphonie n°3 de Górecki, Lento, cantabile semplice, qui étreint l’âme et la chair. Son théâtre, engagé, est conçu comme un moyen de dire le monde et de mettre au jour nos zones d’ombre. Saisissant. Ce dramaturge phare de la littérature et de la scène contemporaines offre une fois encore aux actrices et aux acteurs de sublimes partitions.

Création de Nema. Lento cantabile semplice le 17 mai 2011 au Théâtre Varia de Bruxelles, dans une mise en scène de Laura Angiulli (Teatro Galleria Toledo de Naples), Robin Frédéric (Théâtre Les Bambous de St-Benoît, Ile de la Réunion), Layla Nabulsi (Théâtre Varia de Bruxelles).
Personnages : 4 femmes, 2 hommes.

Le jour où Ti’zac enjamba la peur, 2011, commande de la compagnie Cyclones Production de La Réunion, Création en octobre 2011 par Luc Rosello au Jardin de l’État de Saint-Denis de la Réunion

Les Recluses
Editions Théâtrales, 2010.
Kaniosha une jeune fille en fleur, vient de quitter le groupe de « recluses ». Ce sont des femmes qui ont été victimes de violences sexuelles et qui se soignent par le théâtre. Ce groupe est animé par un personnage étrange qu’on ne voit jamais sur scène, et que les recluses ont surnommé : « celui qui est parti, qui n’est jamais arrivé et qui est revenu ». Kaniosha a quitté ce groupe il y a peu car elle va se marier et elle a peur que son futur mari n’apprenne qu’elle fait parti des recluses, ce qui risque de remettre en question son mariage. Parallèlement, un de ses voisins qui est juge, est au courant de son secret et lui fait du chantage contre des relations intimes. Kaniosha parviendra-t-elle à surmonter sa peur pour faire éclater la vérité au grand jour ?
Mise en scène par Denis Mpunga, Bruxelles, novembre 2009.
Personnages : 6 femmes, 4 hommes

Ave Maria
in Regards-9 Editions Lansman, 2008. Commande du Théâtre NIveau Parking de Québec.
Fuyant la guerre en Afrique, Dhova, sans papier, trouve refuge au Québec aux côtés de son frère Yebed, marié à une canadienne. Celle-ci ne semble pas apprécier le séjour prolongé de ce frère qui empiète sur leur espace intime. Et pourtant, c’est le début d’une étrange histoire d’amour à trois.
L’écriture à la fois poétique et musicale, orale et très littéraire, hausse le trio vaudevillesque au niveau d’une fable biblique contemporaine dans une langue lyrique et concrète. (extrait des carnets de lecture d’Aneth, n° 15, février 2009)
Personnages : 1 femme, 2 hommes

La Mélancolie des barbares
2008 - Editions Lansman (collection "Urgence de la jeune parole"), 2009. Editions Théâtrales, 2013.
Dans une banlieue vivent Baby Mo et son mari, un flic, appelé "komissari". Il l’a voilée parce qu’elle est belle et jeune. Baby Mo voit toujours ses amies et Zac, le caïd de la cité qu’elle a dans la peau malgré son mariage. Celui-ci sera engagé puis assassiné par le mari de Baby Mo. Il sera vengé par ses amis qui traîneront le "Komissari" par les pieds derrière un pick up à travers toute la cité. Une grande pièce écrite dans une langue sobre et simple, extrêmement construite et simple, extrêmement construite et musicale, théâtrale jusque dans la matière. (extrait des carnets de lecture d’Aneth, n° 15, février 2009)
Personnages : 3 femmes, 4 hommes

Les Créanciers, Editions Théâtrales, 2007.

Aziou Liquid (avec O. Brunhes et F. Prodromidès) Editions Avant-Scène Théâtre, 2007.

Brasserie
Editions Théâtrales, 2006. Lecture dirigée par Philippe Sireuil, samedi 29 octobre 2007, dans le cadre de « l’Imparfait du présent », 24es Francophonies en Limousin.
Quelque part en Afrique, une guerre fratricide a détruit tout le pays. Les vainqueurs, deux clowns sanguinaires, ont réussi à prendre la brasserie qui a miraculeusement résisté au massacre. Cette source de revenus du nouveau pouvoir, plus avide de profit que de démocratie, dépend d’une Européenne avec laquelle il faut composer.
Des tueries des libérateurs de pacotille aux rouages du néocolonialisme, en passant par le détournement de l’argent public et les fausses promesses politiques, la pièce nous entraîne avec beaucoup de dérision et d’ironie dans les horreurs de la guerre et les dérives de ses lendemains.
Personnages : 1 femme, 3 hommes

Blue-s-cat
Éditions Théâtrales, 2005. Mise en scène de l’auteur à la Chapelle du Verbe incarné d’Avignon, en juillet 2006.
Un homme et une femme dans un ascenseur. Lorsque l’ascenseur s’arrête soudain, la femme est confrontée à une situation qu’elle ne contrôle pas et qui lui est insupportable. Incapable d’assumer son propre désir face à cet homme avec qui elle partage cette forme d’intimité particulière, elle préfère se replier dans la peur de l’autre. Une peur qui, peut-être, la conduira au meurtre. Une comédie aux rythmes du scat (accident musical en jazz inventé par Louis Armstrong).
Personnages : 1 femme, 1 homme

Scat
Lansman éditions, 2003, in 5 petites comédies pour une Comédie. Mise en scène Yves Bombay, Comédie de Saint-Etienne, 2003.

Le Masque boiteux
éditions théâtrales, 2003 ; mise en scène S. Koly et A. Dine, Glob Théâtre de Bordeaux, novembre 2002.
Tandis que la Seconde Guerre mondiale ravage l’Europe, quelque part en Afrique, un masque danse. Arrive un officier européen chargé du recrutement. Il interrompt la cérémonie, déshabille le masque en public puis l’affuble manu militari d’un uniforme de tirailleur. C’est ainsi que Goliba, " le montreur de masque", se retrouve pataugeant dans la neige et confronté à ce qui reste encore peut-être " le moment le plus sophistiqué et le plus barbare du dernier siècle. "
Personnages : une quinzaine

Misterioso-119
éditions théâtrales (avec Blue-s-cat), 2005, commande du Théâtre national de Bretagne. Mise en scène par Alex Lorette (Cie Kinesis), au Théâtre Marni de Bruxelles en 2007.
Un ancien couvent abritant une prison de femmes. Toutes ont été détenues suite à des deals, meurtres ou vols. Elles n’ont pourtant pas renoncé : ni à la parole qui permet de se raconter, ni aux obsessions et à la sensualité débordante qui les habitent. Pendant que la parole se libère, une prisonnière interprète inlassablement un morceau à "fendre l’âme", le Misterioso 119 de Thelonius Monk.
Personnages : 6 femmes

El Mona
Lansman éditions, 2001, in Liban, Ecrits nomades.
Mise en lecture de Jean-Michel Coulon au Théâtre des Fédérés de Montluçon (CDN), 2001. Lecture (version pupitre) par Jean-Luc Paliès, mardi 21 novembre 2006, Théâtre du Rond Point à Paris, Les Mardis midi.
Sur la frontière d’El Mona, paradis décimé par la guerre, vit une foule hétéroclite autour du maître du mégaphone, propriétaire du seul engin qui permet de communiquer avec ceux de l’autre côté de la frontière... Les personnages hauts en couleur forment un laboratoire tragi-comique des rapports humains dénaturés par la guerre et la loi du profit.
Personnages : 4 femmes, 5 hommes

P’tite-Souillure
éditions Théâtrales (avec Big Shoot) ; mise en scène E. Salzmannovà, DISK de Prague, 2003 ; texte lauréat des Journées des Auteurs de Lyon.
Histoire ontologique d’une société où le secret tient lieu d’éthique : P’tite souillure est la parabole de l’inceste originel, dont il faut bien un jour payer le prix, et dont le mystérieux Ikédia, messie pyromane, incarne la conscience coupable. Celle d’une humanité qui refuse le souvenir et croit avoir enterré le feu de ses destructions.
Personnages : 2 femmes, 2 hommes

Big Shoot
éditions Théâtrales (avec P’tite Souillure)
mises en scène : S. Amodio, Théâtre du Grütli de Genève, 2003 ; Kristian Frédric, L’Athanor, scène nationale d’Albi, avril 2006 ; Merel van Nes au Festival Verse Waar (Chassé Theater) de Breda en juin 2005, (trad. néerlandaise d’Eveline van Hemert) ; Kristian Frédric au Théâtre Denise-Pelletier de Montréal, septembre 2005 ; Michèle Guignon, interprété par Denis Lavant, au Lavoir Moderne Parisien, du 21 août au 28 novembre 2008.
Itinéraire - quelquefois scabreux - où un bourreau qui a tout à avouer tente d’extorquer des aveux à une victime qui n’a rien à dire. Interrogatoire poussé, sévices psychologiques de détraqué, folie et sexualité où le bourreau se fait artiste et offre à la curiosité malsaine de la société le spectacle de son crime.
Personnages : 2 hommes

Il nous faut l’Amérique, 1997
Editions Acoria, Paris, 2001. Lecture par l’auteur à l’Alliance Française de New York, 1993 ; lectures par l’auteur au Festival des francophonies en Limousin, 1996 ; mise en scène Yves Sauton, Avignon Off, 2000.
Tout commence par un pain, un pain tendre, un bon pain que Topitopi et Badibadi, sa femme enceinte, partagent avec Opolo, l´ami de la famille. Faute de caler les ventres, le bon pain est prétexte à des palabres. Mais voilà que le miracle arrive grâce à Badibadi. Le miracle a l’odeur du pétrole. Oui ! Badibadi pisse du pétrole !
Personnages : 1 femme, 2 hommes

Jaz
éditions théâtrales, 1999 (avec La Dame du café d’en face) ; mise en scène de Daniela Giordano, Teatro del Fontanone de Rome, 2000, traduction de Gianni Poli.
Jaz est son nom. Il a peut-être à voir avec la musique. Peut-être pas. Jaz ne sait pas. Ne sait plus. On l’a toujours appelée ainsi. Peut-être après tout n’est-ce pas son nom. Jaz ne parle pratiquement pas d’elle. Jaz d’ailleurs parle très peu. Est-ce par culpabilité ? Mais si Jaz ne parle pas, son amie va parler pour elle.
Personnage : 1 femme

Les déconnards ou Le Village fou, 1997
pièce créée le 23 avril 1998 au Festival international du Mono-théâtre d’Abidjan, mise en scène Sidiki Bakaba et l’auteur. Prix UNESCO du MASA 1999 à Abidjan.
Monsieur vit seul. Avec un fantôme d´invité qui pourrait venir de son village natal, celui des Déconnards. Chacun a gardé un pied dans sa case et mis l’autre dans sa piaule. Pas facile de faire le grand écart entre les sorts jetés et les rappels de l’EDF. Le grand écart est celui de la langue.
Personnage : 1 homme

Les Créanciers, 1997 ; créée en mai 1998 par le Nord-Ouest théâtre (théâtre forain), mise en scène de René Pareja.

... et son petit ami l’appelait Samiagamal (1996) théâtre, dans Brèves d’Ailleurs, éditions Actes Sud Papiers, 1997.

Bintou, 1996.
Editions Lansman, Belgique, 1997, nouvelle édition en 2003.
Création au Théâtre International de Langue Française en 1997, mise en scène Gabriel Garran et Pascal N’Zonzi ; lecture spectacle dirigée par Michelle Rossignol au Monument National de Montréal (Canada-Québec) lors du Festival de Théâtre des Amériques, mai 1997 ; mise en scène Rosa Gasquet, Théâtre Océan Nord de Bruxelles, en 2003, version présentée aux Francophonies en Limousin, en partenariat avec les Rencontres de la Villette hors les Murs, en 2004.
Bintou a treize ans, elle se rebelle, rejette tout : l’autorité, les parents, l’école, la vie. Seule compte la bande, sa bande. Un face à face troublant où l’attitude ambiguë des adultes s’oppose à la violence des jeunes. Une tragédie d’aujourd’hui.
Personnages : 6 femmes, 6 hommes

Fama , théâtre, 1995.
Editions Lansman, Belgique, 1998. Aide à l’écriture d’Afrique en Créations. Création aux 15es Francophonies en Limousin, 1998, mise en scène Koffi Kwahulé, avec l’Ymako Teatri d’Abidjan.
Inspirée de l’univers romanesque d’Ahmadou Kourouma, Fama raconte - à travers l’aventure d’un personnage emblématique au destin tragique - les trois grandes étapes de l’histoire récente de l’Afrique : la colonisation, les indépendances, les aspirations démocratiques. Jusqu’à cette Afrique contemporaine où les prophéties des sorciers ont cédé la place aux stratégies politiques et à la langue de bois.
Personnnages : 3 femmes, 10 hommes

La Dame du café d’en face
1994, Editions Théâtrales (avec Jaz), 1999. Prix SACD du concours RFI/Théâtre 1994 ; radiodiffusée par Radio France Internationale - présentée par Tola Koukoui au Théâtre International de Langue Française, Paris, lors de L’Enjeu Francophone 1995. Mise en scène . J. Heldenberg, Zuidpool Theater d’Anvers, 2004.
Comédie écrite sous le signe du fou-rire.
Personnages : 3 femmes, 3 hommes

Cette vieille magie noire
Lansman, Belgique, 1993. Grand prix Tchicaya U Tam’si, RFI/ACCT 1992.
Mise en espace par le Ubu Repertory Publications, New York, 1993 ; lecture dirigée par Gabriel Garran en Avignon, 1993 ; lecture dirigée par François Campana en Avignon, 1995.
Un boxeur, qui aurait voulu être comédien, se trouve prisonnier d’un pacte avec la Communauté noire qui a fait de lui le symbole de sa suprématie... Prisonnier du cercle infernal de la victoire, il ne parvient pas à échapper à son destin.
Personnages : 2 femmes, 8 hommes.

Textes de théâtre inédits

Le Grand-Serpent
1977 ; créée en 1981 au Centre Culturel de Treichville (Abidjan), mise en scène de Guédéba Martin - radiodiffusée par Radio France Internationale.

1 + 1 = 1
1982 ; créée en 1982 à l’INA d’Abidjan, mise en scène de Guédéba Martin, enregistrée par la télévision ivoirienne, radiodiffusée par Radio France Internationale.

Armageddon
1997. Lecture à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, avril 1997.

Adaptation
Blues pour Sonny d’après une nouvelle de James Baldwin, mise en scène de Isa Armand, 2004.

Essais, études critiques

Ubu roi de Jarry, étude critique, Bertrand Lacoste, 1993.

Pour une critique du théâtre ivoirien contemporain, L’Harmattan, 1996.

Senghor ou Le sacerdoce du pardon, in Mémoire Senghor, Ed. Unesco, 2006.

Frères de son ou Koffi Kwahulé et le jazz (avec Gilles Mouëllic), Editions Théâtrales, 2007.

Autres informations

Lien

Le site de Koffi Kwahulé :
http://koffikwahule.jimdo.com/

Prix littéraire

Prix Edouard Glissant 2013 pour l’ensemble de son œuvre.
Grand Prix de Littérature dramatique 2017 avec L’Odeur des arbres.

Koffi Kwahulé et les Francophonies en Limousin

Résidence en 1996, boursier du Centre National du Livre, pièce écrite Bintou. Lecture de Il nous faut l’Amérique par l’auteur au Festival des francophonies en Limousin.

1997 - 14es Francophonies en Limousin : mise en espace de ... et son petit ami l’appelait Samiagamal par Marc Doré, (Au Café d’ailleurs, initié par la Maison du Geste et de l’Image).

Octobre 1997 à juin 1998 : animation de trois ateliers d’écriture avec les élèves des Collèges Pierre de Ronsard et Anatole France à Limoges, et Pierre Robert au Dorat.

Septembre/octobre 1998, résidence pour la création de Fama à Limoges avec l’Ymako Teatri d’Abidjan (Afrique en Créations), dans le cadre des 15es Francophonies en Limousin.

Septembre 2004 : Bintou mise en scène Rosa Gasquet, présentée aux Francophonies en Limousin en partenariat avec les Rencontres de la Villette hors les Murs.

Octobre 2007 : Brasserie, lecture dirigée par Philippe Sireuil, dans le cadre de « l’Imparfait du présent », 24es Francophonies en Limousin.

Mars 2011 : Nouvelles Zébrures, en partenariat avec Les auteurs vivants ne sont pas tous morts / Mise en espace de Monsieur Ki, par Filip Forgeau et lecture par l’auteur d’extraits de ses textes à Guéret, Limoges et Brive.

Septembre 2015 : Président du 2e Prix RFI Théâtre remis lors de la 32e édition des Francophonies en Limousin.
...

A propos de Koffi Kwahulé

Portraits latents
Conception et photos de Nabil Boutros, sélection de textes de Koffi Kwahulé, Dieudonné Niangouna, Marcel Zang et Koulsy Lamko, AFAA/Culturesfrance, 2006.

Le Théâtre de Koffi Kwahulé, une nouvelle mythologie urbaine, de Caroline Barrière, L’Harmattan, octobre 2012.

Autres résidences

> A la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon dans le cadre du projet « Brèves d’ailleurs » (Maison du geste et de l’image), 1996, pour ...et Son petit ami l’appelait Samiagamal.

> A la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon « Acteur-Auteur » (Centre Régional des Lettres du Languedoc-Roussillon et Centre International de Recherche, de Création et d’Animation), 1997, pour Armagedon et à nouveau en avril-mai 2000 (Bourse DTS 1999/2000).

> Résidence d’écriture à Byblos (Ecritures Vagabondes, Liban),
A BanffCentre (Canada 2001).

> Musiques Métisses d’Angoulême 2001-2002 et 2002-2003).

> En 2002, résidence d’écriture, La Ruche Sony Labou Tansi, à Bamako (Mali), boursier de la Fondation Beaumarchais.

> Au Lark Theatre de New York (2003-2004, bourse "Etant donné" de l’Ambassade de France à New York, et au Festival de Berkshire (USA) (Août-septembre 2006, bourse "Etant donné" de l’Ambassade de France à New York.

L’écriture de Koffi Kwahulé

par Virginie Soubrier, enseignante, agrégée de Lettres classiques. Pour une thèse de doctorat sur le théâtre de Koffi Kwahulé.

L’écriture de Kwahulé est (…) une écriture déambulatoire qui contraint celui qui voudrait en témoigner à une reconstruction a posteriori. Mais, en dehors de ces extravagances de la fable, construites le plus souvent par les mises en abîme, qui brouillent sa linéarité, la font digresser et instaurent ainsi un ton d’écoute, un personnage singulier nous paraît à même de mettre en lumière ce qui, dans l’écriture de Kwahulé, crée un effet d’improvisation et rappelle « cette coopération étroite entre l’improvisé et le composé » qui caractérise le jazz. Personnage paradoxal, il relève à la fois de l’ailleurs, du dehors, et de l’intimité des autres personnages : dans ces milieux cloisonnés où se déroulent les pièces de Kwahulé (cellule familiale dans La Dame du Café d’en face, cage de verre dans Big Shoot, ascenseur suspendu dans le vide dans Blue-S-cat, prison de Misterioso-119…), saturés par des passés lourds de viols et d’incestes, il arrive comme un intrus… »

Ce personnage, nous avons choisi de l’appeler « l’improviste », en empruntant ce néologisme à Jacques Réda. Agent rythmique, il crée une alternance de tensions et de détentes qui, effaçant toute causalité dramatique et toute cheville logique, contribue à la déchronologisation de la fable : plus d’avant ni d’après, ni de symétrie. Emportant le dialogue dans un flux continu ou discontinu, laissant les paroles en suspens ou les entraînant dans une espèce de mouvement giratoire, l’improviste est un personnage de l’entropie… Sa traversée aléatoire permet de déconstruire la structure dramatique initiale, où le temps (…) s’est endormi, et l’espace absenté. Car, sur son passage, les paroles se lèvent, al’improviso : au dialogue et à la tentation du monologue, il substitue une orchestration subtile des voix qui apparentent les textes de Kwahulé à de véritables oratorios… L’improviste est, pour reprendre une expression nietzschéenne, un « auditeur artiste » : même muet, comme dans Jaz, il inscrit sa présence au sein du drame et, sous l’effet de cette présence/absence, celle d’un tiers inclus, les paroles deviennent chants, les textes poèmes et les personnages sont pris dans une dynamique chorale. Grâce à l’improviste, le théâtre de Kwahulé est tout entier musique : sons "sales", langues "étrangères", typographie, didascalies, tressage des voix, gestuelle des personnages qui donne lieu à une espèce de lyrisme visuel, tout contribue à la fabrique d’un son et d’un rythme, d’une musique : le jazz de Koffi Kwahulé.