Au départ, il y a une question inspirée d’un vers de Rimbaud posée par Patrice Douchet, directeur du théâtre de la Tête Noire (Saran) à Agathe Charnet : « Est-on (pris au) sérieux, quand on a dix-sept ans ? » Une impulsion poétique comme un prétexte à la rencontre d’une vingtaine de jeunes âgé·e·s de quatorze à vingt-deux ans, de Saran et d’ailleurs.
Dix-sept ans, des corps qui se transforment, des voix qui s’affirment, des destins qui se dessinent.
Dix-sept ans, l’âge des premiers assauts de la vie et des lancées folles à la poursuite du monde.
Dix-sept ans aujourd’hui.
Éclater de jeunesse et de lucidité dans un monde abîmé. Et ne pas en perdre sa fougue.
Car de nouveau, au milieu du tumulte nécessaire, convoquer Rimbaud :
« Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête... ».

© Mathilda Cabezas
Agathe Charnet est née en 1991. Elle partage sa vie entre l’écriture, la mise en scène, la dramaturgie et la transmission. Elle co-dirige avec Lillah Vial la Compagnie La Vie Grande basée au Havre depuis 2019.
Elle grandit à Toulouse et vit entre Paris, la Normandie et la Corrèze.
Elle a fait beaucoup (trop) d’études.
Du théâtre, au Conservatoire du Xe arrondissement de Paris et au Studio de Formation Théâtrale de Vitry-Sur-Seine. Elle passe aussi par un Bachelor à l’Institut d’Études Politiques de Paris, un Master à l’École de Journalisme de Sciences Po, une Licence de Lettres Modernes à la Sorbonne Paris-IV et une Maitrise de recherche en Lettres Arts et Pensée Contemporaines à l’Université Denis Diderot puis à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales où elle sort diplômée d’un Master en sociologie du genre en 2020.
Elle a travaillé cinq ans en tant que journaliste en presse écrite et documentaire radio en France et à l’étranger (Le Monde, Arte Radio, Binge Audio, RFI).
Elle est à ce jour l’autrice de neuf pièces dont Ceci est mon corps (Bourse Beaumarchais SACD, Aide à la Création ARTCENA), Nuits de Juin, Nous Étions La Forêt (lauréat bourse Découverte CNL) ou Le Dieu des Causes Perdues. Ses textes sont accompagnés par le collectif À Mots Découverts, la Revue La Récolte, le théâtre de la Tête Noire, le Festival Textes en Cours, le Comité de lecture du Théâtre des Quartiers d’Ivry et publiés aux Éditions l’Œil du Prince.
Elle met en scène Ceci est mon corps (2022) et, en 2024, Nous Étions La Forêt ainsi que le projet participatif Naissance.s au Théâtre de la Bastille. Elle accompagne à la dramaturgie Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix (Compagnie La Brèche) pour Un Sacre (2021) et Leviathan (2024).
Elle est lauréate du parcours de recherche Auteurs en Tandem 2023 et participe à l’événement de la SACD Les Intrépides au Festival d’Avignon mis en scène par Léna Bréban.
Très impliquée dans le lien avec les publics, Agathe Charnet mène régulièrement des ateliers en interprétation théâtrale et d’écriture auprès de divers participant.e.s (artiste pédagogue au Préau, CDN de Vire, ateliers avec le Théâtre Gérard Philippe, la Comédie de Reims, le Théâtre de la Tête Noire, le CDN de Besançon Franche-Comté, le Festival Paris l’Ete…). Elle joue régulièrement dans le spectacle On ne naît pas femme de Lillah Vial dans les collèges et lycées.
Agathe Charnet défend une écriture théâtrale axée dans un premier temps sur la récolte de parole et la recherche dramaturgique - à la frontière du journalisme et de la sociologie - puis une littérature en lien direct avec la mise en scène et le plateau pour créer une langue mouvante qui se (re)modèle constamment au plus près des artistes et du public. Elle se définit comme une autrICE, engagée pour une autre représentation des genres et des sexualités dans les textes dramatiques contemporains.
Le Prix Sony Labou Tansi des lycéen·ne·s est une des actions du PRÉAC « Écritures et théâtres contemporains francophones ».
Il est piloté par :
> Les Francophonies – Des écritures à la scène
> la DAAC du Rectorat de l’Académie de Limoges
> la DRAC - Direction régionales des affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine
> le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
Il est accompagné par :
> la Délégation générale à la langue française et aux langues de France
> Artcena
> la ville de Limoges
> la ville de Gradignan
> la Maison Maria Casarès
> CEAD - Centre des auteurs dramatiques du Québec
> CED WB - Centre des écritures dramatiques Wallonie-Bruxelles
En collaboration avec :
> Méthylène Théâtre
Le Prix Sony Labou Tansi des lycéen·ne·s est né en 2003, à l’initiative de la Maison des auteurs·trices des Francophonies - Des écritures à la scène et du Pôle de Ressources pour l’Éducation Artistique et Culturelle l’Académie de Limoges (PRÉAC « Écritures et théâtre contemporains francophones »).
Depuis plus de 20 ans, ce prix est le fruit d’une préoccupation commune : faire lire et entendre des écritures théâtrales contemporaines d’expression française à des lycéen·ne·s et ainsi aiguiser leur jugement de lecteur. Il a également pour objectifs de susciter des échanges entre les lycéen·ne·s et les artistes, de comprendre les enjeux spécifiques du texte de théâtre, de stimuler la lecture au lycée et d’offrir une ouverture culturelle et artistique.
Chaque année, la Maison des auteurs·rices invitent les éditeurs à soumettre des textes dramatiques francophones récemment publiés. Les textes reçus sont soumis successivement à deux comités de lecture : le premier, composé de professionnels du spectacle vivant et le second composé d’enseignant·e·s. À l’issue de ce parcours, 5 textes sont sélectionnés pour être étudiés en classe ou en atelier.
Pour l’année scolaire 2024-2025, il s’agissait de :
> La Chute infinie des soleils de Elemawusi AGBEDJIDJI (Éditions Théâtrales)
> Vous êtes animal de Jean-Philippe BARIL GUERARD (Les éditions de ta mère)
> Nuits de juin d’Agathe CHARNET (L’œil du Prince)
> Tünde de Tünde DEAK (Editions Koïné)
> La langue de mon père de Sultan ULUTAS ALOPE (L’Espace d’un instant)
À la fin de l’année scolaire, les lycéen·ne·s participant·e·s ont désigné, par vote au suffrage direct, le texte lauréat.
Pour l’édition 2026 du Prix, les textes sélectionnés sont :
> Projet Polytechnique de Jean-Marc DALPHOND et Marie-Joanne BOUCHER (Atelier 10)
> Mauvaise pichenette ! de Magali MOUGEL (Espaces 34)
> Les migres de Bernadette POURQUIE (Color Gang)
> Nord infini de Noham SELCER (Les Solitaires intempestifs)
> Rest/e d’Azilys TANNEAU (Lansman Éditeurs)