Publication
Œuvres publiées et traduites en français
Rires de l’arbre à palabre, poèmes traduits par Abdellatif Laâbi, L’Harmattan, Paris, 1982.
Bougies noires, poèmes traduits par Abdellatif Laâbi, La Différence, Paris, 1998.
Abdallah Zrika écrit le vertige. Vertige d’être, de sentir, de voir, de toucher, de penser, de vivre. Il s’y abandonne tellement qu’il finit par savoir une chose : que le vertige est proche de la folie. Il le sait en écrivant, comme cela lui est confirmé par la marche, l’imagination ou l’amour. Il se sait avant tout périssable dans ce vertige. Et il n’ignore pas non plus qu’au terme du poème, il est fort possible que le vertige se soit écrit à travers lui, que tout homme soit l’écriture d’un vertige. (...) Bougies noires est une confirmation, mais aussi le dépassement du chant de la révolte.
Petites proses, traduit de l’arabe par l’auteur, L’Escampette, Bordeaux, 1998.
Échelles de la métaphysique, traduit de l’arabe par Bernard Noël et l’auteur, L’Escampette, Bordeaux, 2000.
monte là-haut/ quand tu ne verras plus que toi en bas/ saute// arrête-toi de ce côté/ regarde le cortège funèbre/ il mène ton cercueil de l’autre côté// au cimetière/ contemple/ les grains de terre/ qui vont couvrir ton corps// une fois sorti du cimetière/ ne dis à personne/ que tu es mort.
"Une folie parcourt ces pages, et palpite en chacune d’elles comme le coeur même de la vie. Sous un soleil de plomb, le poète court les villes, naît, meurt et renaît, dans la simplicité de l’homme qui vit ses métamorphoses sans chercher à les soumettre à sa volonté : "et quelle langue me tuera une autre fois/ quand j’ouvrirai la bouche/ et ne saurai plus la fermer". Une vraie oeuvre au noir." (Le Matricule des Anges)
La Colombe du texte, traduit de l’Arabe par l’auteur, CIPM, Marseille, 2003.
Tanger / Marseille, Un échange de poésie contemporaine, (avec : Yassin Adnan, Mehdi Akhrif, Jean-Michel Espitallier, Emmanuel Hocquard, Claude Royet Journoud), coll. Import/Export, cipM, 2004.
Insecte de l’infini, poèmes traduits par Bernard Noël et l’auteur, La Différence, 2007.
Deux romans en arabe parus chez Le Fennec à Casablanca :
La femme aux deux chevaux
Cimetière du bonheur.
Autres textes
Il est comment le théâtre, inédit.
Des textes sont également parus dans des revues comme : Esprit, Autrement, Refuge, Le croquant, Petite, RMM…
Spectacles avec Louis Sclavis, Luigi Cinqui…
Autres informations
Projet d’écriture (résidence à la Maison des auteurs 2005)
Les funérailles du maître, théâtre (titre provisoire).
Averroès arrive dans une époque où tout le monde « est malade d’Aristote » depuis les fquihs (hommes religieux) jusqu’au calife. Dans ce projet d’écriture, on verra Averroès dans sa vie quotidienne : c’est l’amour des gens de la rue ; l’amour d’une belle gitane ; l’amour de ce qu’on n’a jamais pensé auparavant, etc, qui le passionnent, mais qui l’aide aussi à comprendre cet Aristote qui domine les têtes de cette époque en même temps que la haine des philosophes.
Averroes peut être aimé aujourd’hui, mais demain, qui va assurer sa vie ? Les hommes religieux incitent à tuer les philosophes avec un raisonnement d’Aristote (Aristote qui tue Aristote). Quand un calife te pose une question, tu ne sais jamais si ta réponse va assurer ta tête ou va te la faire perdre. Etre avec Aristote ou contre, tu n’es sûr de rien. Et par moments, le calife n’aime entendre qu’Aristote, mais l’instant d’après, qui sait ! Dans cette ambiance, Averroes est demandé par le calife almohade pour « le guérir de sa maladie d’Aristote », c’est-à-dire pour lui expliquer pourquoi Aristote lui embrouille tant ses pensées.
Averroès ne voulant jamais faire carrière de quelque chose (philosophe ou autre), et qui était pourtant présent partout : voyageur depuis le corps humain (il était médecin) ; le corps d’un texte (il était linguiste) ; le monde des juges (il était aussi juge) ; le monde des poètes et des voyageurs… se trouve obligé de « guérir » le calife. Or, Averroès rêve d’autre chose, de l’amour d’une gitane par exemple, n’être qu’un voyageur. Averroès va se trouver confronté à tout un monde de questions : est-ce que la raison est la base de l’ordre de ce monde ? Que cherche la raison ? Est-ce que le monde peut tourner sans raison… Le calife, en lui demandant de « le guérir de sa maladie d’Aristote » va lui faire perdre par la suite son amour, ses livres, ses amis…
C’est pourquoi à la fin (la fin de la pièce comme je la vois), un autre passionné, un grand soufi (le fameux Ibn Arabi), jeune à l’époque (à la fin de la vie d’Averroès) souhaite voir qui est ce grand philosophe qui a intrigué tout le monde et ce qu’il a à dire. Mais à sa grande surprise, Ibn Arabi se retrouve devant quelqu’un qui ne lui reste à donner que le silence. Tous les mots se sont enfuis, il ne reste qu’une ombre de dialogue entre deux grands hommes. »
Autre résidence
Abdallah Zrika a été accueilli en résidence au Centre international de Poésie de Marseille (cpiM) durant trois mois en 2002.
Liens
CIPM
L’œil électrique (à propos de Bougies noires)
Comédie du livre - Montpellier