Création. Fenêtre ouverte sur le Festival Mantsina
Un père apprend à son fils à devenir un soldat. Mais le mot soldat a-t-il encore son sens ici ? Sans nommer une guerre, une idéologie, un Dieu, un parti, sans montrer du doigt un uniforme en particulier, ce texte québécois nous montre que, dans le contexte actuel, la frontière entre le monde réglementé du soldat et celui du tortionnaire, du mercenaire, de l’intégriste ou du génocidaire tend à s’effacer. Le désir d’éliminer l’autre jusqu’à la détresse, jusqu’à l’épuisement, oblige à questionner le sens réel de l’humanité. De quoi l’Homme est-il fait ? Jusqu’où peut-il aller dans sa quête insensée de puissance ? Le fils peut-il encore regarder le père avec amour ?
Alors que les motivations des guerres ethniques se perdent dans le bruit de la globalisation, comment le théâtre peut-il en rendre compte ? Comme un journaliste de guerre ? En étant sur le terrain ? En analysant les raisons du conflit ? En témoignant de l’absurdité de la haine ? Cantate de guerre, comme son titre l’indique, porte sur la cruauté de la guerre et sur la transmission de la violence. Et cela avec d’autant plus de poids qu’il est mis en scène, pour la première fois, au Congo.