Concept & Chorégraphie Serge Aimé Coulibaly
Dramaturgie Sara Vanderieck
Créateur musique Yvan Talbot
Limoges - CCM Jean Moulin
Mercredi 27 septembre à 20h30
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« Ne tombez pas amoureux de vous-mêmes. Nous passons un bon moment ici. Mais rappelez-vous, les carnavals ne coûtent pas très cher. Ce qui compte, c’est le lendemain, lorsque nous serons tous retournés à nos vies quotidiennes. Est-ce que quelque chose aura changé ? »
Slavoj Zizek
En s’inspirant librement de la vie et de l’œuvre de Fela Kuti, Serge Aimé Coulibaly et son équipe posent la question de l’engagement d’un artiste envers son monde, sa société, le monde en général. Et plus précisément la place de l’artiste au lendemain de l’insurrection. Tout chez Fela Kuti est un refus de l’ignorance, de l’imbécilité, de l’enfermement, du cynisme et de l’abdication : ses choix de vie controversés, sa musique qui, loin de bercer et d’endormir les populations, vise bien au contraire au réveil des consciences citoyennes, avec une façon novatrice et une manière festive et profonde...
Porte-voix de toute une génération, faisant de la scène une tribune, emprisonné de nombreuses fois pour son positionnement politique sarcastique et tranché, Fela est véritablement un modèle d’engagement pour son pays et pour son art.
Il n’est pas surprenant que Serge Aimé Coulibaly ait trouvé sur sa route la figure et l’art de Fela Kuti. Comme lui, avec un désir de liberté et une conscience politique chevillés au corps, nés des branchements entre l’Afrique et l’Occident et des croisements de différentes disciplines artistiques, Serge Aimé Coulibaly ne dissocie pas l’art de l’engagement citoyen et humain. Quelle responsabilité a celui qui, à travers ses créations, porte une parole engagée ?
Sur une scène qui réinvente l’espace que Fela Kuti avait créé pour ses amis, et qu’il appelait Kalakuta, Serge Aimé Coulibaly convoque les âmes dansantes de ces âmes damnées qui refaisaient le monde, la nuit, au son de la musique de Fela, cette musique qui fit chavirer les années 70.
Enivrés de cuivres et de disputes politiques, de sexe et d’alcool, cette jeune garde d’artistes construisait sans le savoir la modernité d’une Afrique récemment décolonisée...
Extraits
6-7 OTTOBRE ORE 20.45
FONDERIE LIMONE MONCALIERI
(SALA GRANDE)
COPRODUZIONE / PRIMA ITALIANA
ideazione e coreografia Serge Aimé Coulibaly
creazione e interpretazione Antonia Naouele, Marion Alzieu, Adonis Nebié, Sayouba Sigué,
Serge Aimé Coulibaly, Ahmed Soura, Ida Faho
una collaborazione di Torinodanza Festival con le Halles de Schaerbeek
video a cura di Chiara Pacilli
www.torinodanzafestival.it
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Serge Aimé Coulibaly est un danseur chorégraphe belgo-burkinabè.
Il compose une danse contemporaine puissante, ancrée dans l’émotion et toujours porteuse de réflexion et d’espoir. Ses pièces sont présentées sur les scènes d’Afrique et d’Europe et elles trouvent naturellement des résonances d’un continent à l’autre. Son approche ouverte sur le monde et sur les différences, toujours en questionnement, dans une volonté de construction, l’a amené à collaborer avec de nombreux artistes, dès le début de sa carrière.
De sa formation artistique au Burkina Faso, avec la compagnie FEEREN sous la direction d’Amadou Bourou ou de son passage par le Centre national chorégraphique de Nantes dirigé par Claude Brumachon, Serge Aimé Coulibaly a aussi développé un goût et un talent pour la transmission de son art. Il œuvre au développement d’une créativité originale et amène danseurs et chorégraphes qui suivent ses masterclasses à se questionner sur leur responsabilité en tant qu’artistes, la puissance d’un vocabulaire qui fait sens et leur positionnement citoyen.
Pour donner un lieu d’expérimentation et de réflexions concret à sa création et à sa conception d’un engagement artistique, il a créé à Bobo Dioulasso (Burkina Faso) ANKATA, espace conçu comme un Laboratoire International de Recherche et de Production des Arts de la Scène. Ouvert à tous, c’est là un carrefour d’échanges entre différents continents, différentes disciplines, différentes humanités, avec pour but commun d’inventer demain.
Entretien avec Serge-Aimé Coulibaly à propos de "Kalakuta Republik"
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Yvan Talbot
Depuis plus de 20 ans, ce musicien percussionniste est animé par la passion des musiques traditionnelles d’Afrique de l’ouest. Très attiré par la pratique des instruments atypiques et rares comme le bolon (harpe luth à trois cordes), le tambour Baala de la Guinée forestière ou le n’goni Bissa du Burkina Faso, il s’initie également à la facture des instruments traditionnels. Yvan Talbot relie les mondes en musique. Il collabore avec des musiciens et chorégraphes de différents univers, comme Julie Dossavi dont il devient le directeur musical en 2002. En 2010, il collabore avec Bouba et réalise la musique originale du duo chorégraphique Murmures.
Dans Kalakuta Republik, croisant la musique de Fela Kuti qu’il connaît très bien et la narration de Serge Aimé Coulibaly, Yvan Talbot s’est emparé des thématiques musicales et philosophiques contenues dans leurs œuvres : l’engagement, le déchirement mais aussi l’harmonie et la fragilité. Il les a distordues pour inventer un nouvel univers sonore sur mesure pour le langage corporel des danseurs.