Écrit et mis en scène par Kouam Tawa
Une jeune femme, Marianne, s’apprête à quitter la concession de sa belle-famille où elle vient d’être répudiée à l’issue d’une palabre à laquelle il ne lui a pas été donné de prendre part.
On la tient pour responsable de la mort de son mari survenue dit-on parce qu’elle a pris sur elle d’amener celui-ci, souffrant d’une étrange maladie, à l’hôpital plutôt que chez un tradipraticien comme le souhaitait sa belle-famille.
Marianne ne s’en retournera pas dans son lointain pays d’où elle était partie pour toujours sans s’emparer de la parole pour donner sa version des faits, se défendre des attaques qui s’élargissent aux relations entre son pays et son beau-pays, et faire ses adieux à feu Sikali qui pour elle est plus un ami qu’un mari.
Cette prise de parole la rendra à elle-même et à sa terre natale, et elle s’en ira, elle qui connaît les arcanes de sa culture d’adoption, satisfaite d’avoir permis à l’esprit de la palabre qui ne souffre l’absence au chapitre d’aucune voix mise en cause de s’endormir tranquille.